Quoi et pourquoi ?


Il faut encore répondre à des questions de taille.


D'abord explorer les pistes périphériques.



Est-il plus important de s'exprimer justement, quitte à ne toucher personne, ou doit-on chercher à plaire, au moins dans le sens où un maximum de personnes jouiront de notre travail ?


C'est à dire que la deuxième possibilité semble être celle de la facilité. Facilité parce qu'on croit que ce qui plait est ce qu'il y a de plus simple et moins novateur (donc surprenant voire dérangeant), et puis facilité parce que l'on est aimé pour ce que l'on fait, ou au moins parce que les effets positifs sont visibles autour de nous.

Et la première alternative semble plus satisfaisante philosophiquement. C'est à dire que l'on fait ce que l'on aime, on se satisfait soi avant tout. On s'accomplit. Mais en même temps, on se sépare des autres, du "public", puisqu'on ne pense pas dans sa direction. Conception onaniste, tout en se refusant le plaisir d'être apprécié des autres, donc plus dure à vivre.

Alors que faire ?

Il ne faut jamais, au grand jamais ...



En tout  cas le piège c'est de tomber dans de la justification exagérée de l'oeuvre. Trop souvent les artistes doivent justifier leur production par des pages d'écrits. Et la pensée à intérêt à être haute (et citant ses sources si possible), parfois à la limite de l'essai.

La solution n'est-elle pas d'éliminer les contingences extra-artistiques (sans nier leur influence sur l'oeuvre, mais en les laissant à leurs place, c'est à dire qu'elles ne prédominent pas sur le résultat final), et cela fait de trouver une façon de se dire : c'est à dire que je m'exprime, mais en ayant l'idée de m'adresser à quelqu'un, qui n'aura certainement pas la même histoire, culture ou imaginaire que moi. A partir de là je ne me pense pas supérieur car créateur.




A partir du moment où on passe à côté d'elle, l'oeuvre est ratée.