Tout est question de temps.


Qu'est-ce qui s'accomplit dans le temps ? Dans notre temps ? Le temps du monde ?


Le temps que l'on met en oeuvre et le temps "malgré nous".

Toujours, ça coule. Tout ce qu'on accomplit, on l'accomplit dans un écoulement, et quand on s'abstrait de cet écoulement (ou semble s'en abstraire), des choses s'accomplissent malgré nous, toujours selon cette ligne de fuite infatigable du temps irréversible. Et ça répète, et on répète, pour avancer. Et ça repasse pour passer. Toujours dans un sens.


Après toutes ces années, je vois bien que je dis et redis toujours la même chose. Mais jamais de la même manière. Le jeu éternel de la reprise et du développement.

Revoir, revivre à travers ce que j'ai eu besoin d'écrire dans ces instants passés, ce qui m'habitait alors, ce qui m'habite toujours, d'une manière ou d'une autre. Saisir les différences qui s'entrelacent : celles des expériences vécues, qui au fil des ans soit me confortent dans des directions que ma jeunesse conditionna, soit marque des ruptures, des changements de paradigme, et puis celles de l'écriture qui essaie de transcrire, révéler l'essence de ces expériences, en tirer les leçon et en formuler les lois, tout en agissant en retour sur elles puisque ces leçons et ces lois je peux - je dois - les appliquer à ma vie.


Des vérités qui traversent le temps.


Car les vérités ne souffrent pas le temps, elles sont éternelles, fixées dans une toile de relations, de déterminations réciproques, déterminations contingentes mais vraies - c'est la vérité qu'elles déterminent qui les fait accéder, en retour, à l'éternité du vrai. Vérité seconde, de ce qui a été.





 
Tout ça pour dire,
oui,
que je suis toujours aussi fou après toutes ces années ...





je te revois